Opticien Balaruc-le-Vieux Cc Carrefour - Krys
Marion V
La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, concerne aujourd’hui plus de 30 millions de personnes dans le monde. Elle est aussi la cause la plus fréquente de malvoyance sévère dans les pays industrialisés. Aux quatre coins de la planète, les chercheurs travaillent ardemment pour combattre cette affection et trouver de nouvelles solutions thérapeutiques. Focus sur les récents travaux, à fort potentiel d’espoirs.
En septembre 2017 ont été présentés les résultats d’une étude européenne réalisée sur 20 ans (entre 1996 et 2006), portant sur plus de 30 000 patients de plus de 60 ans et regroupant l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. Pour la France, celle-ci a permis de mettre en évidence 34 % de DMLA précoces ou intermédiaires, 3,3 % de DMLA tardives et 15 % de DMLA. Des données qui donnent à comprendre l’importance de trouver rapidement des solutions thérapeutiques afin de contrer cette affection qui concerne 2 millions de personnes en France (30 millions dans le monde) et pourrait en toucher bien davantage au regard du vieillissement de la population. En effet, 25 % des plus de 70 ans sont concernés. Plus en détail : 1 personne sur 10 est touchée à l’âge de 65 ans et 1 personne sur 2 à l’âge de 90 ans. Pour rappel, 75 % des DMLA se caractérisent par leur forme sèche ou atrophique, à progression très lente, quand 25 % des DMLA sont dites à forme humide ou exsudative et se caractérisent par leur progression extrêmement rapide et agressive.
Du côté de la recherche, le développement d’implants rétiniens ou rétines artificielles apparaît comme l’une des pistes particulièrement prometteuses pour certaines personnes souffrant d’une dégénerescence de leurs cellules photoréceptrices. Cela consiste à fixer sur ou sous la rétine un implant qui permet de recevoir à nouveaux des signaux lumineux. Plusieurs systèmes sont actuellement en cours d’évaluation. En France, en mars 2018, le laboratoire Pixium Vision a annoncé avoir activé avec succès un implant rétinien de nouvelle génération, miniature et sans fil, chez trois patients atteints de la forme sèche de la DMLA. Les premières observations ont en effet attesté que cet implant permettait de restaurer la perception lumineuse dans la zone rétinienne atrophique où toute perception visuelle avait disparu. De plus, les patients percevaient des signaux lumineux conformes aux anticipations. Ces études se poursuivent actuellement sur deux patients supplémentaires à Paris et cinq autres aux Etats-Unis.
La thérapie cellulaire consiste à remplacer des cellules défaillantes grâce à la greffe de cellules obtenues à partir de cellules souches pluripotentes et ainsi permettre de restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe. Pour ce qui est de la vision, un premier essai français de thérapie cellulaire a été réalisé avec succès en décembre 2017 dans une forme de rétinite pigmentaire. C’est en effet l’équipe de chercheurs dirigée par Christelle Monville, en collaboration avec l’équipe d’Olivier Goureau, directeur de recherche Inserm au sein de l’Institut de la Vision, le centre de recherche entièrement dédié à la recherche sur les maladies de l’œil, qui a mené la greffe réussie d’un patch cellulaire dans la rétine de rats atteints de rétinite pigmentaire. Quel est le point commun entre la rétinite pigmentaire, cette maladie génétique rare qui concerne près de 30 000 personnes en France, et la DMLA ? Il s’agit notamment d’une altération de l’épithélium pigmentaire rétinien, la couche cellulaire la plus externe de la rétine. C’est pourquoi les chercheurs estiment d’ores et déjà possible d’envisager à terme des essais de cette solution thérapeutique chez des sujets souffrant de DMLA.
C’est en mars 2018 qu’une équipe de chercheurs anglais et américains a annoncé avoir restauré la vision de deux patients – une sexagénaire et un octogénaire malvoyants – atteints d’une DMLA dans sa forme humide grâce à la thérapie cellulaire. Celle-ci est une étape essentielle du London Project to Cure Blindness, un partenariat entre le Pr P. Coffey de l’University College London et le Pr L. da Cruz, chirurgien de la rétine à l’hôpital Moorfields Eye Hospital NHS Foundation Trust, avec le soutien de l'Institut d'ophtalmologie de l’UCL et de l’Institut national de recherche en santé (NIHR). A l’origine de cette grande première mondiale : l’utilisation de cellules souches embryonnaires qui ont permis de fabriquer des cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien qui ont été transplantées dans l’œil des deux patients volontaires. Suivis durant 12 mois, les deux patients qui étaient jusqu’alors incapables de lire, même avec un équipement visuel, ont aujourd’hui une capacité à lire 60 à 80 mots par minute avec des lunettes ! “Cette étude représente un progrès réel en médecine régénérative et ouvre la porte à de nouvelles options de traitement pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l'âge. Nous espérons que cela débouchera sur une thérapie disponible sur le marché abordable qui pourrait être mise à la disposition des patients du NHS dans les cinq prochaines années”, déclarait alors le Pr Pete Coffey, de l’UCL Institute of Ophthalmology. A suivre donc…
Sources :
• CP SFO, “L’ophtalmologie en 2018”, janvier 2018.
• CP Pixium Vision, Pixium Vision annonce l’activation réussie de son système de vision bionique innovant PRIMA chez les 3 premiers patients atteints de DMLA sèche”.
• CP Inserm, “Vers le premier essai français de thérapie cellulaire dans une forme de rétinite pigmentaire”.
• www . moorfields.nhs.uk/news/successful-trials-new-treatment-moorfields-fight-against-sight-loss-caused-amd
La dégénérescence maculaire liée à l’âge est une maladie oculaire qui affecte la macula.
La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) se caractérise par différentes formes.
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P
Aurélie C